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Page:Nantel - À la hache, 1932.djvu/220

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À LA HACHE

abasourdi. Un écureuil se sauve, riant, porter un morceau de galette à une exigeante amie.

Jamais plus « Bougon » ne laissera des petits gâteaux dans sa poche de chemise. C’est dû à eux si le brun petit rongeur, attiré par tant de calme, s’est payé une randonnée en traîneau, a frôlé le visage du dormeur de sa toison, douce autant qu’un baiser, pour traverser ce grand pont branlant, et s’enfuir avec le morceau de choix, destiné à « Togo ».

Heureusement l’iode guérira vite la coupure faite par le fer d’un montant, à la lèvre inférieure de l’amoureux trop réaliste.

Chaque jour amène ses surprises. Voici une fourche de chemin à nettoyer. Il n’y a qu’une issue pour aller au lac, entre deux rochers à pic. Boisvert dompte la nature. Un cabestan a été installé dès l’automne. Ses trois roues horizontales luisent, dans leurs muscles souples, des câbles en acier.

Quoi, un homme risquera la mort, en riant, dans un tel précipice ? C’est à peine si l’on peut monter ses flancs, en s’agrippant aux branches des sous-bois… Mais oui. Il y a 50,000 billots à sortir. La descente, ou plutôt le trou, a un quart de mille en profondeur. On a acheté du câble en proportion et même plus. Voici une charge. Joseph Boischer, s’est mué en charretier. Le lourd