À ces mots le pauvre cultivateur saute à l’avant du cheval… Le narrateur aime à nous raconter ses impressions d’alors.
— Y m’semble de l’voir encore, avec la queue de son habit à l’équerre, illuminée par son fanal rouge… gros feu follet dans la nuit… J’eus beau toucher ma bête, j’vous en foute, on n’a jamais pu le rattraper… Et plus le cheval courait, plus le peureux s’poussait…
Le même Boisvert, qui n’a peur de rien, a cependant trouvé chaussure à son pied, au lac Croche, il y a deux ans.
Après un congé bien mérité, le contremaître, de retour au travail, commence les opérations de coupe d’automne. Le jour de son arrivée, il demeure au lit, soignant un mal de cornes… digne d’un député. Trop de rasades, au cours du voyage.
Le lendemain, il veut aller faire l’inspection des premiers travaux. À peine Boisvert est-il hors de son bureau qu’une perdrix, cachée dans les hautes herbes, lui part d’entre les jambes. Voilà le bûcheron sur le derrière, plus nerveux que jamais. Il retourne au chantier et déclare à son cuisinier :
— Quand on est trop bête pour marcher dans l’bois, on attend d’être ben pour sortir. Fais moé donc ane bonne ponce au gingembre,