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Thomy causa longuement avec le capitaine malouin.


CHAPITRE XIX

Thomy à l’œuvre.


Marine pâlissait et s’attristait. M. de Résort prit donc la résolution de retourner en France. Après avoir annoncé sa décision à Ferdinand et à sa fille adoptive, il ajouta :

« Je remercie Dieu d’avoir échoué, mes enfants chéris ; je ne le disais point, résolu à remplir mon devoir coûte que coûte ; pourtant votre mère et moi restions absolument sans courage à l’idée de nous séparer de notre épave chérie.

— Eh bien, vive la vilaine nièce ! s’écria Ferdinand, et profitons de nos derniers jours pour visiter la ville et les environs. Mais, ajouta-t-il, mon père, ne vous est-il jamais venu à l’esprit que Thomy était, est peut-être…

— Peut-être le petit métis, fils de la nourrice de Juan d’Almeira ? Si fait ; et, sans t’en prévenir, j’ai fait venir ce garçon qui t’a causé bien des ennuis à bord, je le sais : voilà pourquoi j’ai préféré ne te mêler en rien dans cette affaire-là.

— Eh bien, mon père ?

— Eh bien, mon fils, je suis fort indécis à ce sujet. Thomy, avec un serment que je ne lui demandais point, m’a juré ne rien savoir, ne rien se rappeler au delà du naufrage ; interrogé de mille façons,