Aller au contenu

Page:Nanteuil, L’épave mystérieuse, 1891.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


La délinquante fut posée sur la table.


CHAPITRE XX

Une comédie suivie d’un drame.


Ayant quitté Rio la veille, la Coquette s’en allait vent arrière et par un temps idéal : belle brise, beau soleil, de petites lames courtes léchaient les flancs du bateau. On naviguait encore près des côtes, et parfois de grands oiseaux blancs se posaient sur les vergues ou sur les enfléchures.

À Rio, l’amiral commandant la division de l’Atlantique sud avait passé l’inspection générale de la Coquette ; alors chacun pensait que Le Toullec allait exécuter ses menaces ; il n’en fut rien cependant. Mais Langelle n’alla pas une seule fois à terre, prêt à se soumettre, et, si on l’interrogeait, très décidé à s’accuser sans rejeter aucun blâme sur le commandant.

Quelques jours s’écoulèrent, et, à mesure qu’on descendit vers le sud, les nuages légers d’abord, comme de petits flocons de neige, devinrent plus grands et plus épais, chassant aussi avec une rapidité croissante. Agréable au premier moment après ces mois brûlants, le froid fut bientôt vif et piquant, avec des nuits plus longues.

Un soir, les élèves étaient tous réunis dans le poste ; là on parlait avec vivacité, plusieurs semblaient adresser des reproches à quelqu’un.