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Page:Nanteuil, L’épave mystérieuse, 1891.djvu/29

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Une fille de ferme s’occupait à charger la paille.


CHAPITRE II

Le domaine des Pins.


Des poules, des canards, des dindons, et, s’il faut tout dire, des porcs, couraient au milieu du fumier amoncelé d’un côté de la cour ; une fille de ferme en sabots était occupée, l’air fort à l’aise, à charger avec une fourche de la paille à demi pourrie sur une immense charrette.

Ferdinand fit une moue de profond dégoût et les larmes montèrent à ses yeux.

Était-ce donc là cette horrible ferme qu’aimaient tant son père et sa mère et où celle-ci voulait habiter dorénavant ?

« Bien sûr, pensait le petit garçon, bien certainement, je ne m’habituerai jamais ici ; mais que je suis niais ! Papa et maman ont voulu me jouer un tour, et c’est simplement une plaisanterie. »

Rassuré par cette réflexion, Ferdinand suivit sa mère dans la grande salle de la ferme. Là régnait la plus scrupuleuse propreté, tous les ustensiles reluisaient et se trouvaient à leurs places respectives. À terre, les dalles étaient recouvertes d’un sable très fin ; sur la grande table en chêne massif, des assiettes fleuries, des couverts venaient s’aligner, rangés avec symétrie par une grande fille aux mains et aux bras rouges, mais propres. Assise dans un fauteuil de paille, une femme surveillait une broche qui, en tournant devant