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Son cœur se serra.


CHAPITRE III

L’appareillage du Neptune.


Quelques semaines après, on était au 1er juin, à la pointe du jour. Derrière le fort des Flamands le soleil émergea tout à coup, inondant de sa lumière la rade de Cherbourg, dont les eaux se ridèrent par places d’abord et ensuite de tous les côtés ; bientôt ces rides se changèrent en de très petites vagues ; alors des nuages roses commencèrent à envahir l’horizon et à chasser les uns après les autres de l’est à l’ouest en passant sur la ville encore endormie.

Prêt à lever l’ancre depuis cinq jours, le Neptune restait immobile, attendant un vent favorable. La plupart des officiers et matelots s’énervaient à renouveler leurs adieux et à recommencer sans cesse les préparatifs de la dernière heure.

Au contraire, Mme de Résort et quelques familles de marins jouissaient avec délices de ce répit inespéré.

Accompagnée de Ferdinand, Madeleine passait une partie des journées à bord, espérant voir durer ce calme encore longtemps. Et le 1er juin, lorsqu’elle embarqua au bout de la grande jetée, son cœur se serra, car la brise s’établissait décidément, aucun doute n’était possible à ce sujet. En conduisant à bord Ferdinand et sa mère, la