Aller au contenu

Page:Napoléon Ier - Œuvres de Napoléon Bonaparte, Tome 2, 1821.djvu/341

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

déshonore ; il détruit nos ressources ; il nous rend ennemis des peuples qu’il est de notre intérêt d’avoir pour amis. La première ville que nous allons rencontrer a été bâtie par Alexandre : nous trouverons a chaque pas de grands souvenirs, dignes d’exciter l’émulation des Français.


BONAPARTE.


Abord de l’Orient, le 12 messidor an 6 ( 3o juin 1798).
Au pacha d’Egypte.

Le directoire exécutif de la république française s’est adressé plusieurs fois à la sublime Porte pour demander le châtiment des beys d’Egypte, qui accablaientd’avanies les commerçans français.

Mais la sublime Porte a déclaré que les beys, gens capricieux et avides, n’écoutaient pas les princi pes de la justice, et que non-seulement elle n’autorisait pas les outrages qu’ils faisaient a ses bons et anciens amis les Français, mais que même elle leur ôtait sa protection. La république française s’est décidée à envoyer une puissante armée pour mettre fin aux brigandages des beys d’Egypte, ainsi qu’elle a étéobligée de le faire plusieurs fois dans ce

siècle, contre les beys de Tunis et d’Alger. Toi qui devrais être le maître des beys, et que cependant ils tiennent au Caire sans autorité et sans pouvoir, tu dois voir mon arrivée avec plaisir.

Tu es sans doute déjà instruit que je ne viens point pour

rien faire contre l’Alcoran, ni le sultan. Tu sais que la nation française est la seule et unique alliée que le sultan ait en Europe.

Viens donc a ma rencontre, et maudis avec moi la race im. pie des beys.

BONAPARTE.