Page:Nau - Au seuil de l’espoir, 1897.djvu/20

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La chambre des lueurs étranges de ses yeux ? —
… Mais bon leurre à jamais rassurant et joyeux
Qui la ferait, non plus hautaine et courroucée
Mais accueillante à sa tendresse méprisée !



Bonheur ! Sa puérile et vague illusion
S’azure d’un rayon de folle certitude :
Plus d’interdit et plus de profanation !
L’Eden oublié dans sa fraîche solitude
Est à qui le voudra, pour des ans — et des ans !
— Voici l’asile offert avec la bienvenue
Entre l’abîme clair où fuient, resplendissants,
Les libres horizons sans cesse renaissants
Et le secret des coins ombreux qui L’ont connue,



Et ce soir, revivant le jour qui s’écoula
Sous la protection blanche d’ailes amies, —
— (Le couchant effeuillant ses corolles blêmies)
Il s’accoude à l’appui que « son » coude frôla
Et plane dans le calme énorme et s’émerveille
D’être le malheureux égaré de la veille,