Page:Nau - Au seuil de l’espoir, 1897.djvu/26

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Déjà le fond pierreux grince sous les carènes ;
Chaque hutte apparaît avec ses ornements
De nacre, d’ambre brut et de cornes de rennes,
Fleuronnant un fronton lugubre d’ossements :

Debout, d’un coup de reins, sur les planches glissantes,
Tout armés, — les Northmen, les crins droits, l’œil sailli
Ploient leurs rudes jarrets de betes bondissantes…

Une clameur hideuse et sinistre jaillit
Des misérables toits, rugissante et navrée,
Glaçante de menace et de rage apeurée,
Qui vrille et stride, — et gronde aux foudres des échos :
Puis, c’est un pêle-mêle horrible de furies ;
Et dans l’àtre prison des rochers verticaux
L’eau rousse sonne d’un long fracas de tueries.



En l’or serein du Soir, digne des Walhallas,
Sur le ruissellement des flots de pierreries
Aux brusques et bruissants éclats, —
De courts vaisseaux cambrés, hauts sur la vague brève,
Montent vers l’horizon radieux
Comme en triomphe et comme en rêve !