Page:Nau - Au seuil de l’espoir, 1897.djvu/28

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Est-ce le monde neuf, enfer et paradis
Où les hommes du Nord, fils des climats maudits,
Fondant sur la Clarté, de l’aire aux nuits gélides,
Conquerront, dans la lutte et les tourments prédits,
L’ivresse du ciel pur et des Étés splendides ?…



Voici les points épars se grouper, se lier
En perles d’outremer d’un fabuleux collier
Qui se tasse en couronne énorme aux pointes dures,
Entamant l’horizon pâle, d’un or plus fin,
Blond, et comme glacé d’un souffle de froidures,
Monté du lent et long dentellement sans fin,
Ascendant, — menaçant ! — de la masse assombrie :



C’est le monde cherché, la future patrie :
La certitude, — après l’ardente anxiété, —
Naît de sa colossale et neuve étrangeté
Dont, — insensiblement vite, — le ciel s’encombre.
Et tandis qu’un relief fantastique — de pics,
De promontoires, becs luisants dans la pénombre,