Page:Nau - Au seuil de l’espoir, 1897.djvu/31

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« Erik dans l’ocre du sable
« Jette son épée à pointe de givre
« A rugueuse garde rouge de cuivre,
« Qui se fiche, sans trembler, droite et stable,
« Comme elle trouerait un roc ;
« Et clangore : A toi, Terre ! c’est un troc !
« A toi l’acier frigide et blanc
« Aigu comme l’air des nuits de lune,
« Gravé d’un occulte et puissant rune
« Qui t’imprimera ma gloire au flanc,
« Marque indélébile, sceau fatal !
« A moi tes trésors pour mes ours grondants
« Qui descendent du Nord de cristal
« Sur leurs icebergs craquants et fondants,
« Hérissés de grisâtres aiguilles ! »



Vers les grèves aux lourds feuillages inconnus, —
Tandis que le flot baisse et découvre les quilles
Des vaisseaux balafrés, vrais corps de guerriers nus, —
Les Northmen, fascinés par la Nature neuve,
S’égaillent comme un vol pillard d’éperviers roux ;
Et la flotte minable et noire s’endort, — veuve
Des chants de forcenés et des vivants courroux, —