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Page:Nau - Au seuil de l’espoir, 1897.djvu/96

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La Savane du Fort monte vers les Grands Bois,
Alignant ses manguiers aux pesantes verdures
Que lustre le matin de liquides moirures :
Des femmes noires vont, se cambrant sous le poids
De hauts vases renflés en amphores indiennes :



… Se coulant à l’abri touffu des bananiers
Et fuyant les regards clignotants des persiennes,
De fauves Malabars cachent dans leurs paniers
Le court sabre en demi-croissant des coupe-cannes, —
Djinns bronzés des ravins et des mauvais four.
Reflétant, dans leurs veux de braise, les arcanes
Des sentiers inconnus qui percent les forêts :