Page:Nau - Force ennemie.djvu/109

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cela en toi aussi nettement que l’idée stupide que tu t’en fais), ma planète, donc, contient une population jusqu’à un certain point semblable aux races de votre globe. Eh bien, quoique les intelligences y soient, d’une façon générale, plus avancées que sur la Terre, les gens y sont plus méchants, comme vous diriez, — les conditions de vie étant beaucoup plus tristes, rudimentaires et sauvages. Par exemple, beaucoup d’entre nous possèdent le don de « seconde vue », non pas inné, mais acquis par une volonté réfléchie de connaître sûrement l’avenir, du moins pour le temps de notre incarnation sur Tkoukra ; en revanche, il nous est impossible de nous défendre des intempéries et de nous assurer une nourriture suffisante, si ce n’est à certains moments épouvantables dont je me réserve de te parler quand tu seras plus habitué à moi ; à présent tu me prendrais en horreur ; — tu n’es pas déjà si charmé de partager avec moi ton corps ! Quoi qu’il en soit, comme — sans avoir le droit de me croire l’un des esprits les plus élevés de ma planète, j’étais suffisamment instruit, — (cette instruction pourra te paraître assez difficile à acquérir quand tu connaîtras la vie de mes anciens semblables) — suffisamment instruit, dis-je, et habile à voir à travers les espaces, — comme, d’autre part, je me méfiais des intentions du Créateur au sujet de mon Futur, car il pouvait juger bon de me faire expérimenter une autre existence encore plus misérable en même temps que plus intellectuelle,