Page:Nau - Force ennemie.djvu/115

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ma maison ! Rendez-moi mon petit entresol ! » Je n’aurais plus une seconde de tranquillité. Tu peux donc « sortir » sans crainte ; à ton retour je me montrerai plus poli, plus empressé que bien des concierges ; je ne te laisserai pas « attendre à la porte. »

Mon Kmôhoûn a, vraiment, fait d’incroyables progrès en peu de temps. Il a lu bien des chapitres de vie terrestre dans mon cerveau : il connaît les concierges !! — Mais il ne s’agit pas de cela. Je vais, si je le veux, aller passer plusieurs heures près de ma « princesse  » sans qu’aucune gardienne puisse en prendre ombrage. Ne serai-je pas invisible pour tous ceux qui ne sont pas des Yoghis ? — Et si Kmôhoûn me trompait ? Si, indifférent et sourd à mes objurgations, il me laissait errant dans l’espace ? — Bah ! je suis déjà si fatigué de lui que je lui abandonnerais, je crois, la place sans difficulté. J’en serais quitte pour aller hanter perpétuellement ma princesse qui est d’une société autrement gracieuse et agréable. Je réaliserais même ainsi le rêve de bien des amoureux. J’ai tant souffert ces temps derniers, je suis un homme tellement changé par l’angoisse que j’en viens à me figurer que ma passion est toute platonique, idéale, — et d’autant plus délicieuse à éprouver. Certes je ferais bien rire les bons conteurs du « Gil Blas » s’ils étaient au courant de mes divagations !

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Quoi qu’il en soit, je dis très délibérément au Tkoukrien :