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Page:Nau - Force ennemie.djvu/19

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Il a des yeux d’une méchanceté allègre, des sourcils fauves, — en brosses à dents, — une grosse moustache plus rousse, — en brosse à ongles, — une barbe panachée de roux et de fauve, taillée en deux pointes très écartées. Le nez court et droit, — mais droit dans le sens horizontal, — semble viser des canons de ses narines, un objet ou un être placé à quinze mètres de son possesseur ; et bien qu’embroussaillée de poils, la mâchoire se révèle terriblement saillante, simiesque, trop volumineuse pour les proportions de la tête.

Il se détourne pour jeter sa cravache sur une chaise.

Son buste relativement haut et large, aux épaules remontantes, est absolument plat de profil et rigide comme une plaque de cuirassé. Les jambes épaisses et courtes pourraient appartenir à un enfant de douze ans assez « développé. »

Il souffle avec bruit en marchant et dégage un composite parfum de cigares, de drogues et de balayures d’écurie. À le voir se frotter les mains, cligner de l’œil, glousser de petits rires comme distraits, tout en faisant claquer sa mâchoire, sa féroce mâchoire, et en fronçant ses vilains sourcils hérissés, je n’ai pas grands efforts à faire, surtout après la recommandation de Léonard, — puisque c’est Léonard, — pour deviner en lui le parfait « mufle » qui joue au bon garçon, pour la minute :

— Crebleu ! crebleu ! On m’y repincera, à cheval, un jour de boue !