Page:Nau - Force ennemie.djvu/243

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Vassetot. Chacune d’elles peut m’éclairer près de deux minutes. J’en allume une et je regarde.

Le raffût au fûtin où l’on m’a envoyé piquer une tête est un appentis rempli d’ordures, de paille moisie, de débris de meubles, de vieilles casseroles crevées, de peaux de lapins, de chiffons malfleurants.

Je m’installe sur une pile de sacs vides, crasseux mais à peu près secs. La porte est solide. On voit qu’on l’a récemment « réparée à neuf. » Est-ce l’effet des promesses de Vassetot ? — Le toit est moins bon. Quelques traverses semblent pourries et, çà et là, j’aperçois les ardoises. Mais avant de songer à faire le moindre effort pour briser les barreaux de ma puante cage, il est bon que j’attende, que j’attende longtemps. Les natifs de la brousse vont se coucher de bonne heure, mais les trois chasseurs d’hommes doivent être en gaîté, ce soir. Bonne aubaine que cette capture de l’un des précieux sujets de la ménagerie voisine. Je parie bien qu’ils trinquent à ma santé, calculant que la prime palpable demain leur permet un petit extra. Ils n’en dormiront que mieux après. Patience ! J’entends aussi les chiens renâcler encore de temps à autre. Je n’ai qu’à leur donner le loisir de se calmer. Plus tard, quand ils seront à moitié assoupis, un bruit partant de la maison même ne leur paraîtra guère suspect, tout d’abord, — et je pourrai sans doute, gagner le large avant qu’ils soient sur mes talons.

Je fume un certain nombre de cigarettes pour