Page:Nau - Force ennemie.djvu/247

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des enfants presque nus et semblables à des tétards, quelques sèches ou adipeuses guenons vêtues d’étoffes du genre sac à pommes de terre gambadent et hululent. Parmi ces gracieuses apparitions, une grande femme aux chairs flasques et gélatineuses, aux interminables et minces jambes saumon pâle, au derrière énorme et ballottant, grotesquement indécente grâce à une chemise déchirée et trop courte, son seul voile, trépigne furibonde, puis gigote, comme si elle dansait un pilou-pilou océanien. Elle pleurniche et aboie :

— Où qu’il est l’coûchon qui veut nous violaîlle ? Où qu’il est que je le meurdrisse ! Qu’il essaîlle un peu de m’forçaille ! Y va vouair !…..

Et continue ainsi jusqu’à perte d’haleine.

L’un des hommes, — je reconnais ’Zidore, — paré d’un tricot de mitron et d’une culotte qui semble goudronnée, s’approche de mon perchoir, se gratte la tête, cligne de l’œil et dit avec profondeur :

— Vlà c’que c’est : faudraîlle eune écheulle !

Toute la troupe béotienne se précipite vers les maisons et les idiots de chiens, contrairement à tous les « usages canins » en pareille circonstance, suivent leurs camarades humains en jappant, en sautillant comme des toutous de dames, en remuant la queue, en faisant les gentils, tout fiers de leur noble vigilance.

Il n’y a pas à hésiter. J’ai, au-dessous de moi, un peu à ma gauche, tout près, un toit réellement par