Page:Nau - Force ennemie.djvu/32

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— J’espère, Monsieur, que vous n’êtes qu’en visite dans cette maison, — du reste bien tenue et suffisamment agréable. Je regretterais que vous y fussiez en résidence — et pour les mêmes raisons que ces Messieurs et moi.

Je lui réponds que je crains bien que mon séjour chez le Dr Froin ne se prolonge au moins de quelques semaines.

— Vous m’en voyez, Monsieur, très peiné. Je redoute pour vous des journées assez dures à passer. D’autant plus que vous êtes, j’en suis sûr, très légèrement atteint. Je suis médecin, le « docteur Magne… » (Il salue)… et connais la marche de la plupart des affections qui rendent l’internement nécessaire. J’ai pu faire diverses observations sur mes amis ici présents et sur moi-même, ce qui n’a rien de gai. Eh bien ! je suis désolé que mon collègue Froin vous ait retenu ici car il est rare qu’il se trompe… Quelquefois cependant…

Il a un sourire singulier, un clin d’œil mystérieux que je prends pour des symptômes de son état mental…

Je lui demande, un peu malgré moi :

— Alors vous avez conscience que tout ne… se passe pas régulièrement en vous ?

— Assurément ; bien qu’il y ait une puérile exagération dans les propos du médicastre Bid’homme quand il affirme que les cinq individus que vous voyez devant vous sont fous à lier ; (et je me permettrai de vous faire remarquer que ce n’est guère