entre les archipels de Mondes : voici des systèmes solaires que ne révèrent jamais les astronomes de notre planète, des myriades d’étoiles qu’on dirait faites d’idéales pierreries (et combien mesquine est cette comparaison !)… Puis, dans l’aveuglant abîme, un astre grandit, grandit, paraît monter à ma rencontre, m’ « encercler », m’emprisonner dans ses éclatants horizons. Je suis comme capté par l’immense sphère d’or rose qui monte encore « autour de moi » et va m’absorber. Il me semble que je roule (un esprit !), que je tourbillonne dans des flots de clarté de plus en plus douce maintenant… Enfin je touche en quelque sorte le bel astre aimé, — aimé, oui ! — puisqu’il dépend d’Irène ou qu’Irène dépend de lui…
Une forme s’éloigne, est-ce celle de Jeanne Stolz, toute vêtue, croirait-on, de rayons de soleil tissés ? Est-elle morte, Jeanne, ou son âme est-elle venue à mon secours du fond des radieux océans du sommeil ?
… Ma bassesse intellectuelle m’empêche de jouir complètement de ce qui m’entoure. Je suis sûr que, dans le peu que je vais essayer de dire, je vais tout caricaturer, tout rapetisser, tout matérialiser. En ce décor inconnu et presque indescriptible, si supérieur à ce que je suis ordinairement capable de voir, je m’imagine, — sans doute par un effet de mon aveugle grossièreté, — rencontrer des choses lointainement analogues à ce que j’ai contemplé de plus beau sur le globe sublunaire. Je me figure distin-