Page:Nau - Force ennemie.djvu/347

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des gens m’ont pris, dans une clairière, près de la mer… Oui, j’entrevoyais comme un port, des maisons, une ville… Autant que je puis me le rappeler, ils m’ont emporté, ficelé comme un singe capturé vivant, — et m’ont jeté dans une petite pièce noire. Je devais être alors enfermé de nouveau dans une maison de fous car j’ai entendu là, souvent, des femmes qui criaient, comme celles de Vassetot. Combien de temps ai-je pu rester là ? J’ai réussi à m’échapper encore, comment ? Je n’en sais rien… Je me retrouve sur un navire, puis sur d’autres, travaillant machinalement, plutôt abruti que fou : on n’aurait pas enrôlé un aliéné ! Un imbécile, c’était différent ! Il me paraît que j’ai été à la Guyane, à la Plata, aux Îles Malouines, dans l’Extrême-Sud Chilien, puis à Valparaiso où je n’ai pas pensé à demander des nouvelles de Magne et de Nigeot…

….. Je pus toutefois remettre la main sur les aventureux mabouls dans un hôpital d’une petite république… oh ! très chaude ! du Centre ou du Sud du Continent américain : ….. Un accès de fièvre accompagnée de délire (?) m’avait fait admettre dans cette « maison-modèle » où mes deux anciens compagnons de Vassetot — qui l’avaient fondée — après s’être vus expulsés du Chili pour propagande religieuse par trop bruyante, — étaient, à l’époque, internés. Considérés comme infiniment peu dangereux, ils circulaient partout, de jardin en jardin, de salle en salle, semant, — croyaient-ils,