Page:Nau - Force ennemie.djvu/41

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Du reste il s’interrompt bientôt :

— Je vous… blim !… je vous laisse. Voici… mécanique !… Croyez bien que c’est le moins bête d’entre nous, absolument oui !

L’ex-médecin entre d’un air ravi ; sa grande barbe brune balaye une feuille de fort carton qu’il contemple avec un orgueil amusé :

— Tenez, Monsieur, donnez-vous la peine, je vous prie, d’examiner cette caricature sans prétention. Ne parlons pas du dessin qui est enfantin mais la pochade est drôle, très drôle, je le dis sans la moindre modestie.

Drôle ! Ah non, je ne trouve pas ! Quoique le Dr Magne soit d’un avis contraire je me permets de trouver le dessin très habile au point de vue de l’exécution, mais drôle !

Un Bid’homme effroyablement ressemblant mais dont l’animalité, l’expression diaboliquement mauvaise, sont exagérées avec une férocité sauvage et glaçante, s’occupe à fouiller de l’un de ses bienheureux éperons le crâne d’un patient scalpé et trépané. C’est une horreur, une horreur ! Absolument oui ! comme dirait M. Oswald-Norbert Nigeot.

Je feins de considérer cette « fantaisie » comme délicieusement comique bien qu’elle me fasse peur. Nigeot, le bon cabotin Desbosquets et les deux avocats dont le silence m’a étonné s’approchent vivement pour voir, eux aussi ! Leur sourire charmé en dit long sur cette charge qui les venge en quelque sorte. Le Dr Magne a un petit rire