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Page:Nau - Force ennemie.djvu/47

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cris de blaireau dans l’église tandis que le vrai curé prêchait et qu’il s’était mis à dégoiser des tas de « cochoncetés » pour empêcher son « patron » de parler ; que des fois, aussi, y s’cachait dans des derrières de portes pour faire peur aux vieilles bigotes. Ce fut moi qu’on envoya le sercher ; il était pas commode, ej’ fus forcé de l’serrer

Léonard prononce « saerraï » mais je comprends trop bien la valeur de ce verbe à terminaison turcobosniaque. C’est comme si une vilaine petite bise froide me glaçait le crâne et agitait mes cheveux. Et l’homme aux yeux pâles reprend :

— Mais ce qu’il en a boulotté, de mouchoirs, une fois chez le père Froin ; ça ruinait l’administration qui est moins généreuse que le Docteur, car le bonhomme, il est malheureusement sous la coupe de cormoranditaires arrangés en manière de Société, qu’y raconte. Ça fait qu’alors ’y a eu un gardien qui s’est avisé de coller à Marangot — l’ancien vicaire — des bouts de vieilles culottes et de gilets à mâcher. Ça lui produit le même effet et l’ « Économe » ne gouale plus. Par exemple il est méchant, çui-là, des fois, comme un gromadaire. C’est un de ceusse qu’a cette maladie noire que je vous disais. Il a trop fait le « mariolle » avec ses histoires d’Antéchrist.

— Léonard, auriez-vous habité Paris ? Vous employez parfois des expressions singulières dans la bouche d’un autochtone des environs de Dieppe : macchabées, — ça n’a pas fait un pli, — goualer,