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VOGUER SEUL.
Pour G. B. M.
Voguer seul dans tout ce bleu qui semble si froid
0 que n’est-ce là un mauvais rêve,
Un cauchemar très beau mais très eiïrayant dont m’éveille
Bientôt une forme aimée, serrée contre moi 1
C’est trop vrai, ce que dit la Voix
Cette pauvre chose affreusement quiète,
Ce faible poids de maigre chair livide
En une blancheur qui fut un asile tiède,
Là-bas, en une blancheur maintenant sinistre,
C’est moi Et pourtant je m’en vais si haut, si loin
Des bonnes tendresses protectrices
0 vais-je errer à jamais dans l’énorme splendeur triste
Sans que rien de familier me rejoigne,
Ne fût-ce que l’écho d’une parole douce,
Me caressant d’une consolante musique,
Murmure profond de la chère vieille source 1