HÏERS BLEUS
’4
Ces corps passifs qui n’ont plus !e droit de souffrir,
Qui se </o<fM/ fibre par fibre,
Cadavres somptueux bons à tout assouvir,
Menteurs dans la mort quand ils vibrent
Hantés de cauchemars au fond du noir sommeil
Sans !a piété d’un bon dédain chairs meurtries
Beaux débris harcelés, embaumés et vermeils
A faire pleurer des valets de boucherie 1
Oui, qu’importent ces inertes douleurs
Puisque vos silencieuses voix me pénètrent
D’une languide et comme poignante douceur
Inquiétante comme une souleur
Et si neuve de vous à mon être
Je sens qu’une tristesse a frôlé le jardin
(Vos effluves mettent en moi l’angoisse frêle
D’une rancœur plaintive et sans rien de hautain,
D’une peine dont rien ne se révèle,
Qu’exprime un mot de douloir humain,
Que je ressens très loin en moi sans bien comprendre,
Mais avec un térébrant remords,
D’Me rancœur cruellement blessée et tendre.
Page:Nau - Hiers bleus, 1904.djvu/22
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée