HIERS BLEUS
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FUes passent des semaines dans la tristesse
Des chambres aux volets clos, en les limbes gris
D’un automne factice que rien ne fleurit
De lumineux qu’un rayon pâle
l’-ané. cendré par les treilles du patio
Où roucoule et pleure la lamentable,
La lente complainte d’un utet d’eau.
Et leurs yeux las qu’éblouit un lacis de fibres
Se brûlent à prêter aide au soleil voilé.
Elles vivent, si c’est là vivre,
Dans l’angoisse des heures trop vite écoulées
0 ces minutes qu’elles ont perdues
Parce qu’un brouillard rouge noyait les dessins,
Parce que des lames aiguës
Fouillaient leurs tempes ou que dans leur crâne étreint
Par un étau féroce aux pressions broyantes
Eclatait le vacarme de cent rues hurlantes 1
0 h honte des tâches non finies,
Du travail refusé pour un jour de retard,
Les durs sermons et les avanies
Des acheteurs méprisants ou hilares
Chez qui les broderies tombent en avalanches
Ou s’accumulent en névés
Dans l’été floral des hautes galeries blanches
Alors ce sont les nuits abolies, les levers
Deux heures avant l’aube, après des veillées folles
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