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Page:Nau - Hiers bleus, 1904.djvu/56

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Ah sait-on Des voix claires chantent, caquetantes,
Mais que le vermillon factice est éclatant

Sur telles joues rondes, blêmies,

Et quel éclipse du blanc soleil des sourires
Ah vivre loin du marchandise, des niaises transes,
Des sous jetés, repris, du perpétuel v <-Ktp
Ah bien loin, souffrir plus de souffrances w viles 1
Et les regards vont, instinctivement au Bleu immense
Qui baigne l’ile splendide et mesquine d’infini
Ce port à jamais estival et endormi,

Ce port triste et blanc, si africain où se révèle
Le voisinage du chaud, du morne Maghreb,
A vu passer les caravelles aux lentes ailes

Parties à la découverte de nouveaux rêves.

Plus tard, en des siècles moins héroïques,

Des nefs lourdes à faux airs de galions

Mouillées là, sournoisement pacifiques,

Près des [notes en pierres volcaniques,

Emportaient, à la nuit, dans leurs sourds entreponts,
Les reines futures des Amériques

Vers des palais d’ambre solaire.

D’ivoires, d’ors et de bois partumés,

Tout chantants de beaux oiseaux, emplumés
D’aubes de perle mauve et de couchants incendiaires.