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H!BM BLEUS

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Le pont déclive, les crêtes sauvages
Des roofs de bambous dépenaillés
Et parmi les agrès fantastiques

Une jonchée inerte de corps mordorés
Anublés de loques prismatiques,
Songe et somnolence vautrés.

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Et perché sur un balancier comme une mouche
Sur une herbe frêle un mousse veilleur,
De ses prunelles de laque farouches,
Miroitantes suit avec un dédain rêveur
L’essor hâtif de la blanche fuite.

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Quand la mer va chanter en bouillonnant
En fripant ses tulles boullants, vite, vite,
Au grand frais de l’heure violette,

L’airain profond d’un gong bourdonnant
Chassera les molles visions quiètes,

Souffles nacrés des Sirènes indiennes

Les voiles qui ûottaient comme aux courants,
Des chevelures, s’enfleront d’aériennes
Vélocités, de vouloirs impulsifs grondants
Et tout secoué d’une vie exaspérée,

Sous les dragons de pourpre lancés dans le ciel,
Le praw biadjaw aux sursauts des vagues cabrées,
Fouetté d’embruns, poudré d’améthystes de sel,
Bondira vers quelque baie ignorée,