Page:Nau - Les Arabes chrétiens de Mésopotamie et de Syrie, du VIIe au VIIIe siècle.djvu/13

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Au point de vue chrétien, on pourrait faire encore le périple de l’Arabie et montrer que les chrétiens étaient partout et que le Hidjaz n’avait pas alors l’importance que des traditions tendancieuses lui ont attribuée ; mais nous entendons nous limiter cette fois aux régions précédentes.


CHAPITRE II.


LES ARABES DE MÉSOPOTAMIE.


1. Infiltration dans la région de Nisibe. — 2. Conversion des Arabes de Mésopotamie. — 3. Un monastère d’utilité publique. — 4. Écoles et liturgie. — 5. Le voile pour les femmes chrétiennes avant l’islam. — 6. Jeûnes, prières, prosternations. — 7. Retraites au désert. — 8. Décadence des ordres monastiques. Les Messaliens. — 9. Désordres chez certains moines nestoriens. — 10. Le passage à l’islam (Allah ; Rabb ; Qorrâ ; Ramadhan ; ablutions). — 11. Désordres chez certains laïques nestoriens. — 12. Une légende mésopotamienne : une pierre et une source miraculeuses.


1. — Par infiltration, conquête ou razzias, les Arabes nomades s’étaient installés en Mésopotamie et dévastaient aussi bien la région de Nisibe, au nord, que les plaines situées à l’est du Tigre jusqu’aux montagnes du Kurdistan. Les guerres incessantes entre les Grecs et les Perses donnaient de continuels prétextes aux Arabes, attachés à l’un ou à l’autre de ces deux pays, de se combattre, ou plutôt de piller à qui mieux mieux les sédentaires. Une lettre, écrite en l’année 484 par l’évêque de Nisibe Barsauma au patriarche nestorien Acace, nous dépeint très vivement cette situation.


Nous habitons un pays (Nisibe), qui est considéré comme digne d’envie par ceux qui ne l’ont pas expérimenté et où cependant les adversaires

    soient les mêmes noms), pour aider à les distinguer ; car plusieurs historiens les ont confondus.