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II

Viviane

Tu as vogué en les fraîches délices
Des lents glissements sur les brises,
Aux pâles éclairs de tes ailes de nacre,
Vêtue de soyeuses brumes tissées.

Et ton vol frêle est venu, si doucement, battre
Les grandes fleurs des cimes hellènes
Qu’elles aussi voulurent des ailes
Pour chasser aux papillons et aux rayons d’astres.

Le bois exhala des parfums tendres et tristes
Qui te ravirent d’exquise souffrance…
… Et tu vis neuf monceaux de roses et de lys,
De lys rosés, de roses cruellement blanches,

Dont l’âme s’éleva, d’aube si capiteuse,
Si divine, si « autrefois rêvée »,