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Vers la Fée Viviane


Les années vieillissaient les ramures transies,
Et les âmes comme les sylves,
Sans qu’on te revît, de sylphes suivie,
Dans le trouble délicieux des clairs de lune.

Et, plus tard, d’étranges voix murmuraient
Que tu embaumais les thyrses et les corymbes
Des bois fleuris d’invraisemblables Indes
Où l’estivale joie de tes cheveux flottait.

Lors, si las de languir en des rêves de limbes,
Voulant toute la poésie et tout l’azur,
Des poètes prenaient leur essor dans les brumes ;
Et, songeant peut-être, à d’impossibles étreintes,
Toujours déçus, toujours plus sûrs,
Riant des vols de flamme et des astrales houles,
Se lançaient en esprit, dans tes sillages fous.