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XI

Platonisme Brutal

Je ne veux pas t’avoir toute, ma belle Chère,
Il me faut du mystère en toi, de l’interdit,
Quelque chose d’hiératique et de maudit
Et de charmant, que mon rêve laisse en jachère.

Et je t’aimerai plus au seuil du paradis
Fatal, qu’en les chemins connus du purgatoire,
Si faciles et si grisants ; car méritoire
Est mon renoncement, belle aux seins arrondis,
Belle aux chairs de lis blond, d’ambre et de poivre rouge,
Belle dont l’œil qui saoule est fait d’un astre brun,
Dont un simple baiser… donne-m’en encore un,
Neige et feu, miel et sang, mon idéale gouge !