Page:Nau - Vers la fée Viviane, 1908.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Côte d’Émeraude

Pour Mme M. R.

I

De Saint-Cast

Brume d’ambre et d’aurore où tremblent des rayons,
Les Ébihens sont des châteaux de rêve
Qu’on dirait construits avec des nuages
En le ciel de fluide opale un rien bleuie.
Lourds remparts, grosses tours basses, aux jours d’orage
Les Ébihens sont de sinistres burgs
Sous de furieux vols d’ailes de suie.

Ils profilent de longues villes irisées
Sur une immense plaine chatoyante et floue ;
Ils massent des armadas aux voiles rosées
Ou des troupes d’oiseaux géants droits sur la houle,