Page:Naudé - Apologie pour tous les grands personnages qui ont esté faussement soupçonnez de magie - 16125.djvu/22

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Autheurs qui pussent véritablement s'estimer tels, sont esté sans controverse Plutarque, Seneque & Montagne, qui n'ont toutesfois rien laissé chez les autres de ce qui pouvoit servir à l'embellissement de leurs discours: tesmoin les vers Grecs & Latins qui se recontrent presque à chaque ligne de leurs œuvres, & entre autres cette Consolation de sept ou huict fueilles que le premier envoya à Apollonius, dans laquelle on peut remarquer de compte fait plus de cent cinquante vers d'Homere, & presque autant d'Hesiode, Pindare, Sophocle & Euripide. Et de plus je ne croy point que ces nouveaux Censeurs de la façon d'escrire soient si peu judicieux que d'opposer aux authoritez précédentes celle d'Epicure, lequel en trois cens volumes qu'il laissa n'avoit pas mis & inseré une seule allégation, parce que ce seroit me fournir les moyens de leur condemnation, veu que les œuvres de Plutarque, Seneque & Montagne sont tous les jours leuës, fueilletées, vendues & réimprimées, ou à grand' peine le catalogue de celles d'Epicure nous est-il resté dans Diogenes Laerce. Ce que je ne dis point toutesfois pour approuver la façon de faire de ceux qui se despouillent