Page:Naudet - Notice historique sur MM. Burnouf, père et fils.djvu/60

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mort est venue assez à temps pour lui épargner l’inconsolable douleur de survivre à un tel fils, à son fils ! Heureux, lorsqu’il sentit son regard s’éteindre doucement, de n’avoir vu de ce fils tant aimé, et si digne de l’être, que les succès éclatants, les progrès assurés, les espérances sans autre horizon qu’une lumière toujours croissante ! Et maintenant, ces deux belles intelligences, qui se comprirent si bien, qui s’entr’aidèrent si affectueusement pendant la vie, sont unies et s’embrassent dans l’éternel repos ; leurs noms seuls peuvent être séparés dans la mémoire des hommes par la différence qu’ils mettent entre l’estime et la gloire, entre le profond savoir et le génie inventeur, entre ceux qui font l’honneur d’une famille et ceux dont le pays s’honore, et qui ont acquis le droit de lui léguer leurs veuves à doter, en lui laissant leur gloire. La France, depuis le commencement de ce siècle, compte trois noms dans la science envers qui une généreuse initiative du gouvernement a pris soin d’acquitter la dette nationale, Cuvier, Champollion, Eugène Burnouf.