Aller au contenu

Page:Neant sur la requête du curé de Fontenoy, son vicaire, le marguillier, le maistre d’ecole, et les enfans de choeur de ladite paroisse.djvu/5

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vous calculez bien à votre aise,
Jamais un Commis de Falaise
Sçut mieux que vous l’Addition
& la Multiplication ?
Vraiment l’on fera des victoires
Exprès pour enfler vos memoires,
A l’âge de quatre-vingts ans
Etre encor de ces gens friands,
Qui font des rentes casuelles,
Sur l’espoir des Parques cruelles ?
Vous prenez, dites-vous, six francs
Pour chaque corps de vos Faisans,
Et vous croyez sans avoir honte
Faire aux Guerriers morts, un bon compte ?
En mettant un prix, & marché
A vingt sols le corps tout haché ?
Ah ! votre conscience est tendre
Elle en devroit beaucoup plus prendre ?
Nous voïons bien la charité
De votre blanche vetusté.
Elle compte tant par douzaine,
Par trente, quarante & centaine
Au bout d’un huit font trois zeros.
Que vous ajoûtez à propos ?
Et vous n’êtes pas une bête,
Vous voudriez sur jeune tête
Affermir ce bon revenu,
Le coup me paroit ingenu.
Argent ou rente viagere
Est toujours chose mobiliaire.