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un dernier espoir, & à fixer l’attention & les regards sur le corps privé de vie, afin de ne laisser échapper aucun des signes qui pouvoient faire présumer que la mort n’étoit pas absolue. Les Romains portoient les morts sur des lits découverts, & pourquoi ne pas les imiter ? Ce spectacle sévère, en faisant naître des réflexions salutaires pour les vivans, a sauvé quelquefois des hommes qui sans cette précaution, auroient été dévorés par les flammes, supplice moins grand peut-être que celui d’être enterré tout vivant. Mais loin de suivre l’exemple des nations éclairées, nous n’écoutons pas même les leçons d’humanité qui nous ont été données par les peuples barbares. L’on connoît, dans les temps voisins de Clovis, des coutumes qui supposent des mœurs plus douces & des précautions plus attentives que les nôtres. Nous croyons donc devoir saisir ce moment de régénération pour proposer un changement désirable dans tous les temps.

Les devoirs envers ceux qui ne peuvent rien pour eux-mêmes, & qui sont abandonnés