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L’EMPOISONNEUR

nous apercevant, elle poussa une exclamation joyeuse, et déploya son parasol à hélice, qui la hissa rapidement à nos côtés. Je ne pus m’empêcher d’être ému en voyant de près son charmant visage d’ange, encadré de cheveux blonds et frisés, éclairé par deux yeux d’un bleu limpide ; c’était l’image frappante de la petite Jeannette Lespérance, mais empreinte d’une expression toute de joie et de santé.

Tout ce monde me semblait si heureux que j’osais m’informer de l’absente, de la petite Blanche. Les beaux yeux de Madame Labelle se voilèrent, tandis qu’elle répondait à ma question :

— La petite Blanche, comme vous dites, est maintenant une grande et belle fille de vingt ans ; ses maux ont complètement disparus, tandis qu’une vocation irrésistible faisait d’elle une épouse de Jésus. Elle est en Chine et vient de me « rendre visite » par radio ; son regard était empreint de mélancolie et sa voix bien triste, car elle a ce matin fermé les yeux de son abbesse une douce et sainte femme, Sœur Sainte-Marie d’Alma.


VIII

ÉPILOGUE


J’aurais sans doute rêvé bien d’autres fantaisies, mais la sonnerie de mon réveille-matin vient d’interrompre mon somme. Nous ne sommes pas en 1940, mais en 1927 et je dois m’habiller en hâte pour assister au double mariage d’Hector Labelle avec Jeannette Lespérance et de Charlot Papin avec Arabella Baldwin ; c’est pourquoi, après avoir brièvement consigné mes songes, je place ici le mot :

FIN.