LE VIEUX MENDIANT
DÉCOR : Intérieur modeste de cultivateur. Au fond droite, porte donnant sur le tambour (double porte d’entrée). Au fond gauche, ou en pan coupé, portière cachant la cuisine. Au premier plan gauche, porte donnant sur les chambres à coucher. Au premier plan droite, une table en biais. Jean est assis à droite de la table, faisant ses comptes, l’air soucieux. Rose entre, venant de gauche.
Scène I
Les enfants sont couchés ?
Dites, sous mes baisers, ils ont clos leurs paupières.
Ils dorment, chers trésors, et des rêves heureux
Passent dans leur sommeil.
Que Dieu veille sur eux !
Tu sembles inquiet ! Quelle menace sourde
Pressens-tu, qu’on devine à ta voix lasse et lourde ?
Jean, qu’y-a-t-il ?
Rien… rien…
Ta gaîté d’autrefois. Je te sens triste et las…
On dirait qu’un ennui te chagrine et te ronge,
— Me cacher un secret serait presqu’un mensonge —
Parle !
Mais je n’ai rien, voyons !