Tu feras réchauffer les restes du dîner. (Rose sort)
Hélas ! c’est tout ce que nous pouvons vous donner,
Mais c’est de bien grand cœur !
Bien moins me suffirait pour reprendre courage.
Mais débarrassez vous !… Vous serez plus à l’aise
En accrochant ce sac au dossier de la chaise.
Ce sac ne me quitte jamais !… C’est mon seul bien.
Il n’y a rien dedans… ou, du moins, presque rien.
Il n’est pas bien pesant ! Souffrez que je le garde.
Mais comme il vous plaira, car ceci vous regarde.
Je devine aisément qu’il ne doit contenir
Ni billets, ni valeurs !… Mais vous semblez venir
De loin ?
En haut de cette rue… — où commence l’asphalte —
Une grande villa, presque un petit château,
S’y dresse fièrement, couronnant le côteau…
Une belle maison… mais l’hôte qui l’habite
N’est pas très accueillant, car en me voyant, vite,
Il m’a fermé la porte au nez !… Ceci n’est rien,
Mais un moment après, il a lâché son chien
Et je fus obligé, c’est bien ce qui m’embête,
De frapper du bâton le museau de la bête
Que son maître excitait et qui, sur mes talons,
S’obstinait à vouloir ronger mes pantalons.
Que voulez-vous ?… J’étais forcé de me défendre !
Ces gens-là, je le sais, n’ont pas le cœur bien tendre.
Vous les connaissez donc ?
De ma femme.
Mais vous êtes bien différents.
Heureusement !