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Page:Nepos - Eutrope, 1865.djvu/340

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vu la patrie des rois, répondit Cinéas : en effet, presque tous les hommes sont là aussi grands que Pyrrhus seul le paraît dans l’Épire et dans le reste de la Grèce. "

8 On envoya contre Pyrrhus, avec une armée, les consuls P. Sulpicius et Decius Mus. Dans la bataille qui eut lieu, Pyrrhus fut blessé, ses éléphants furent tués, vingt mille ennemis taillés en pièces, et les Romains perdirent seulement cinq mille hommes : Pyrrhus fut mis en fuite. L’année d’après on envoya contre lui Fabricius, qui, lors de la députation, n’avait pu être gagné par la promesse de posséder le quart du royaume d’Épire. Comme son camp se trouvait voisin de celui du roi, le médecin de Pyrrhus vint pendant la nuit proposer à Fabricius d’empoisonner le prince, si on lui assurait quelque récompense ; Fabricius le fit charger de chaînes, et ramener à son maître, en lui découvrant toute sa trahison. Pénétré d’admiration, Pyrrhus alors s’écria : " C’est bien là ce Fabricius qu’il est plus difficile de détourner du chemin de l’honneur, que de faire dévier le soleil de son cours. " Pyrrhus partit alors pour la Sicile : Fabricius, après avoir battu les Samnites et les Lucaniens, obtint le grand triomphe. Ensuite les consuls Curius Dentatus et Cornélius