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Page:Nepos - Eutrope, 1865.djvu/358

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10 L’année suivante, Scipion fit, en Espagne, les plus brillants exploits ; ses armes et celles de son frère L. Scipion reprirent soixante-dix villes. Mais on éprouva des revers en Italie, et le consul Claudius Marcellus fut tué par Hannibal. Scipion signale par de nouvelles conquêtes la troisième année de son départ pour l’Espagne : après avoir défait dans une grande bataille le roi de ce pays, Scipion lui accorda son amitié, et il fut le premier vainqueur qui ne demanda point d’otages au vaincu. Hannibal, désespérant qu’on pût disputer plus longtemps la conquête des Espagnes à un général tel que Scipion, appela en Italie son frère Hasdrubal avec toutes ses troupes. En s’y rendant par le même chemin qu’avait pris Hannibal, Hasdrubal tomba, auprès de Séna, ville du Picenum, dans une embuscade que lui avaient dressée les consuls Appius Claudius Néron et M. Livius Salinator : il périt après une héroïque résistance ; ses troupes considérables furent prises ou taillées en pièces ; une quantité prodigieuse d’or et d’argent fut transportée à Rome. Après ce désastre, Hannibal conçut quelque défiance sur l’issue de la guerre, tandis que les Romains sentirent redoubler leur espoir. Aussi rappelèrent-ils eux-mêmes de l’Espagne P. Cornélius Scipion, qui revint à Rome couvert de