Page:Nerciat - Contes saugrenus, 1799.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 13 )


depuis qu’ils portent le linge que je leur ai prescrit, je défie qu’on me trouve un colonel, un comte de Lyon aussi scrupuleusement propre…

Mlle . de Beaucontour. Je n’en doute pas.

Lajoie. Et puis (à Firmin) montre nous ce que tu sais, mon petit cœur. (il obeit) Ça, Mademoiselle, si vous vous y connoissés, croyés vous qu’il y en ait beaucoup à la cour de moulés sur ce modèle ?

Mlle . de Beaucontour. (y portant la main comme par distraction.) J’avoue que tout cela me convertit, et j’ai de bonnes raisons pour ne plus autant goûter Mr. le Vicomte… Il s’en faut terriblement…

Lajoie. Mais voici Gérard. Approche, mon fils. N’ayés pas peur, Madame est du secret ; et bien plus : c’est que si vous m’aimés…

Gérard. (interrompant) Jarnigois, si je vous aimons !

Lajoie. Eh bien, pour me le prouver, il faut que vous traitiés, ici, Madame… comme moi même.

Gérard. Ce serait bien de l’honneur pour nous, vraiment ! mais Tredame ! (à Firmin) m’es avis, cousin, qu’on se gausse ici de nous.

Firmin. Ce serait une manigance de Satan.

Lajoie. Il n’y a point de manigance mes poulets, et nous ne nous gaussons ici de personne vous allés voir. Mais il faut vous surpasser……

Gérard. Dam ! nous ferons pour le mieux, et à moins que Mam’zelle ne soit bien pu difficile que vous à contenter…

Mlle . de Beaucontour. N’ayés pas peur, Mr . Gérard (elle lui prend le menton, et le baise cavalièrement.)