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Page:Nerciat - Contes saugrenus, 1799.djvu/39

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mot, Mr. le Comte on se moque hautement de vous, partout, et tout franc dans cette maison même encore un peu plus qu’ailleurs.

Le Comte. Celui-ci est de la dernière force. — sachés Mademoiselle que Mde. de la Grapinière me traite avec une distinction… qui dement tout à fait vos impertinens propos.

Mlle. Desaccords. Cette distinction cessera dés que vous ne lui rendrés plus l’important service, d’attirer sur vos graces l’attention de Mr. de la Grapinière…

Le Comte. (interdit) Que voulés vous dire ?

Mlle. Desaccords. Continués de fixer l’époux, l’épouse vous en saura tout le gré imaginable…

Le Comte. Je vous dis moi que, pour son propre compte, Mde. de la Grapinière souffre de ma part de tendres soins…

Mlle. Desaccords. Je vous ai dit la raison qu’elle a de ne point vous faire sentir à quel point ces prétendus soins l’importunent…

Le Comte. (molissant) Il est bon là. Mais à mon tour Mlle. Desaccords ! vous a-t-on chargée de me lapider ici comme vous faites ?…

Mlle. Desaccords. Il eût fallu pour cela prévoir que vous vous y introduiriés à une heure qui n’est nullement celle où il vous est permis de vous y montrer.

Le Comte. La Grapinière n’était point visible…

Mlle. Desaccords. Ou plutôt, vous avés craint d’exposer à la pétulance de ses transports d’amitié, les frimats de votre coëffure et la régularité du plis de votre manteau mis avec tant d’élegance…

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