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Page:Nerciat - Félicia.djvu/95

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pas que ces gens-là s’amusent à lire des histoires véritables. On ne sut que me répondre : c’est que j’avais raison,




CHAPITRE II


Où et chez quelles gens nous arrivons. — Portraits.


Au dernier endroit où l’on prenait des chevaux, avant d’arriver à notre destination, nous trouvâmes quelqu’un d’aposté de la part de monseigneur, pour nous conduire à une maison de campagne peu éloignée, où Sa Grandeur nous attendait. Il est question de nous faire faire connaissance avec quelques personnes qui devaient nous rendre service dans notre nouveau séjour.

La maison où nous allions était celle d’un vieux président, qui, toute sa vie, avait fait profession de protéger les arts et les artistes. Nous jugeâmes le personnage au premier coup d’œil, lorsqu’il se présenta sur le perron de son vestibule pour nous recevoir ; et pendant qu’il tendait galamment à Sylvina une main ridée, le chevalier, Lambert et moi fîmes chorus de nos regards, pour nous dire : Voici d’abord un original.

Le chevalier m’aida à descendre ; Lambert fut accueilli par monseigneur, qui lui dit mille choses honnêtes sur sa complaisance et sur les avantages qu’on ne manquerait pas d’en retirer. Lambert, tout en répondant avec beaucoup de politesse, ne laissait pas de jeter des regards étonnés sur une façade bizarre et surchargée d’ornements du plus mauvais goût. Monseigneur souriait de la surprise de l’artiste. En effet, l’on avait exprès dépensé beaucoup d’argent et pris bien de la peine pour construire un fort laid édifice. Nous traversâmes deux pièces où nous vîmes beaucoup d’hommes, et parvînmes enfin à celle où les dames nous attendaient. À