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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/104

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LE DIABLE AU CORPS.


facilités que les femmes de son humeur trouvent à se faire servir par les puissances, je ne sais trop ce qui pourrait en arriver. Une élégante qui vient solliciter une lettre de cachet, en levant sa juppe, est sûre[1] de l’obtenir. Je serai peut-être obligé, moi, de prendre les devans, et de me défaire de cette bougresse-là…

BRICON.

Fi donc, monsieur l’Italien ! fi ! Vous n’êtes pas encore francisé ! Je vous passe la fourberie, la malignité, la perfidie de votre pays ; les mœurs françaises se sont enrichies de tout cela : mais les grandes tragédies !… Non, non : laissons vivre qui vit…

L’ABBÉ, se sentant en bel état.

Tiens, voilà qui ne vit pas mal ; il faut pourtant que tu lui tordes le cou tout de suite.

(Il veut déculotter Bricon.)
BRICON.

Y pensez-vous ? Non, vous dis-je : elle nous y surprendrait…

L’ABBÉ, continuant.

Eh bien ! qu’est-ce que cela me ferait ? ne sait-elle pas ce que c’est ?…

(Il redouble d’efforts.)
  1. Cela était vrai il y a une douzaine d’années.