fait conduire chez Dupeville. Elle y paie tout de bon
les soixante louis, que Dupeville la supplie en vain de
rembourser en faveurs. — Le sentimentage de cet homme,
mi-partie de galanterie-gauloise et de philosophie-dramatique
à la mode[1], n’a rien de séduisant pour cette
femme décidément cavaliere et libertine. — De chez
Dupeville, elle se fait mener chez la Couplet : elle y
achete plusieurs chiffons ; et lie d’autant plus volontiers
la partie projettée avec le prince étranger, que la
Couplet vante à l’excès les talens surprenans du jouvenceau,
sa conformation peu commune, et son extrême
libéralité. — De chez la Couplet, enfin, la Marquise se
rabat au Palais-Royal ; elle y est fort courtisée par
plusieurs de ses adorateurs en pied ou aspirans : l’un de
ceux-ci est le Vicomte de Molengin, qu’elle retient,
ainsi que la petite Comtesse de Motte-en-feu, pour
les amener dîner chez elle. — À deux heures et demie,
ils se rendent tous à l’hôtel, où se trouvent encore
d’autres convives priés par le Marquis.
- ↑ Qu’on se souvienne toujours que ceci date d’une douzaine d’années.