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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/117

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LE DIABLE AU CORPS.


je me suis persuadée que méditait le Prieur, tandis qu’on lui faisait la guerre de ce qu’il paraissait s’être endormi.

LA COMTESSE.

Ah ! parbleu ! tu me donnes ici, sans le savoir, la clef d’une énigme. — J’étais au jeu, (perdant encore, car je suis ensorcelée) le Prieur, avec un air qui devait être fin, ne me glisse-t-il pas des vers ! il venait, disait-il, de les composer ; du moins il les avait écrits à côté de moi sur du beau papier à vignettes. Il y était parlé de Jason, de Toison d’or, de je ne sais quoi dans ce genre. D’abord je n’y compris rien ; et comme je ne fais cas ni de la fade poésie, ni des Prieurs bossus, je donnai, le soir, à son in-promptu galant, une très-immonde sépulture.

LA MARQUISE.

Et puis battez-vous les flancs pour nous, Messieurs les beaux esprits ! Mais revenons à Dupeville.

LA COMTESSE.

Moi qui ne pensais, en vérité, qu’à l’obliger, je fais un mouvement en avant, auquel mon amoureux financier ne peut se méprendre… Cependant, il hésite ! je vois je ne sais quel air d’embarras… Il me vint, je te l’avoue, une fâcheuse idée.

LA MARQUISE.

Qu’on te ratera ?

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