Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




LE DIABLE AU CORPS.


PREMIÈRE PARTIE.


RÉVEIL.


Il n’est pas encore jour chez la Marquise : elle s’éveille et détourne son rideau. Médor (son bichon) lui fait fête ; elle se découvre et se fait gamahucher un moment par l’intelligent animal : puis elle sonne.

PHILIPPINE.

Eh bon Dieu, Madame ! quel démon vous réveille aujourd’hui si matin ? il est à peine dix heures.

LA MARQUISE, baillant.

Bonjour, Philippine… J’ai très-mal dormi ; je vais être toute la journée d’une laideur affreuse et d’une humeur à désespérer les gens.

PHILIPPINE.

Ah ! pour l’humeur, tant pis, Madame. Quant à la laideur, je suis caution du contraire, vous êtes déja belle à ravir.

LA MARQUISE.

J’ai cependant très-mal reposé.

PHILIPPINE.

Je me l’imagine, et c’est pour cela que