Aller au contenu

Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
213
LE DIABLE AU CORPS.


figure dans ce genre-là… et, tu me feras pour elle, une jolie perruque ? — Mais, Monsieur… je ne suis pas encore assez au fait… — Oh ! que si, mon ami, tu es suffisamment en état de la coiffer ; d’ailleurs, un peu mieux, un peu moins bien, je n’y regarderai pas de si près : tu feras comme tu pourras ; mais motus, du moins ? C’est une fantaisie, un pur caprice.

LA MARQUISE, souriant.

Pas tant pur !

HECTOR.

J’étais fort sot. — Buvons, mon petit ami. (Je bois.) Vois-tu ? — En même-tems, d’une main que mon homme avait appuyée contre sa ceinture, je vois sortir je ne sais quoi de vermeil et d’arrondi… qui ne ressemble, en effet, pas mal à une petite tête sans aucuns traits. — C’est sur cela (me dit-il) qu’il faut t’essayer à faire une perruque. — (J’étais pétrifié.) — Apporte tes doigts mignons, mon bijou ; mesure la forme et le pourtour, et mets-toi dans le cas de me liver un petit ouvrage bien troussé. — Tandis qu’il bégayait ces dernieres paroles, ses yeux roulaient, la main libre me caressait le menton, ou frappait autour de moi de petits coups mignards. On ne souriait plus : j’avais presque peur de l’air d’agitation et des grimaces horribles que je voyais…

LA MARQUISE.

Le vieux satyre ! comme il était en rut !