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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/34

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LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE, avec feu.

Qu’il est heureux, ce Molengin ! Talens, jeunesse, beauté, fortune, il a tout : et un vit d’un pied !…

PHILIPPINE, soupirant.

Hélas ! Madame ! ne l’en félicitez pas encore. Un pareil don, au prix que Mr. de Molengin l’a reçu de la Nature, n’est pas fort desirable.

LA MARQUISE.

Que veux-tu dire ? à moins que cela ne bande point ?

PHILIPPINE.

Vous y êtes à peu près, Madame. Cela vous en impose d’abord ; cela frétille dans la main d’une femme, comme la baguette divinatoire dans celle d’un sorcier ; mais pour de la consistance, neant. Aussi-tôt que vous voulez l’employer…

LA MARQUISE.

Cela mollit et n’entre point ?

PHILIPPINE.

C’est la triste vérité.

LA MARQUISE.

M. de Molengin, M. de Molengin ! je me